Ventes immobilières dans l’ancien en 2024 : une chute historique

Ventes immobilières dans l’ancien en 2024 : la pire des 10 dernières années !

L’année 2024 restera marquée comme un tournant difficile pour le marché immobilier français, notamment dans le secteur des logements anciens jusqu’ici épargnés de la crise de l’immobilier qui frappait de plein fouet les logements neufs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il s’agit de la pire année des dix dernières années en termes de volume de transactions.

Cette chute, visible dans les données de l’INSEE, reflète un mélange complexe de facteurs économiques, réglementaires et sociaux qui affectent profondément le secteur. Pour comprendre cette tendance, revenons sur les évolutions des dernières années et analysons les perspectives pour 2025.

2024 la pire année pour la vente de logements anciens

Un déclin progressif mais marqué depuis 2019

L’année 2024 bat un triste record pour le secteur des transactions immobilières dans l’ancien.

 Voici les chiffres du nombre de transactions immobilières dans l’ancien en France pour les années 2019 à 2024 selon l’INSEE 

  • 𝟐𝟎𝟏𝟗 : Fin décembre, le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois était estimé à 𝟏 𝟎𝟔𝟕 𝟎𝟎𝟎, marquant un niveau record.
  • 𝟐𝟎𝟐𝟎 : malgré le Covid et 18 confinements, le volume annuel de transactions est reparti à la hausse au quatrième trimestre 2020, atteignant 𝟏 𝟎𝟐𝟒 𝟎𝟎𝟎 en décembre
  • 𝟐𝟎𝟐𝟏 : Boom post-Covid & année record. Environ 𝟏 𝟏𝟕𝟔 𝟎𝟎𝟎 transactions ont été réalisées sur le marché des logements anciens.
  • 𝟐𝟎𝟐𝟐 : Le volume de transactions a diminué à environ 𝟏 𝟏𝟏𝟓 𝟎𝟎𝟎.
  • 𝟐𝟎𝟐𝟑 : La tendance à la baisse s’est poursuivie, avec environ 𝟖𝟔𝟗 𝟎𝟎𝟎 transactions enregistrées à la fin de l’année.
  • 𝟐𝟎𝟐𝟒 : Les données provisoires indiquent une poursuite de la diminution, avec 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧 𝟕𝟖𝟎 𝟎𝟎𝟎 transactions cumulées sur les douze derniers mois au troisième trimestre.
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 Évolution des transactions immobilières : 2019-2024

Voici un tableau récapitulatif des volumes annuels de transactions dans l’ancien :

AnnéeTransactions (milliers)Contexte principal
20191 067Record historique, marché très dynamique
20201 024Résilience malgré la pandémie
20211 176Boom post-Covid, conditions de crédit favorables
20221 115Début de la baisse, hausse des incertitudes
2023869Impact des taux d’intérêt et réglementation
2024780 (estimation)Plus bas niveau en 10 ans

Les causes de cette crise

Plusieurs facteurs expliquent ce recul spectaculaire :

👉 Le durcissement des conditions d’accès au crédit
La hausse des taux d’intérêt a rendu l’accès au crédit plus difficile, excluant une partie des primo-accédants et des investisseurs du marché.

👉 La chasse aux passoires énergétiques
Les nouvelles réglementations imposées par la loi Climat et Résilience, combinées à l’interdiction progressive de louer des logements mal classés énergétiquement, ont refroidi de nombreux investisseurs.

👉 Un environnement fiscal incertain
Les propriétaires bailleurs attendent avec appréhension les décisions liées à la réintégration des amortissements en LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) et à l’augmentation annoncée des frais de notaire. Ces incertitudes freinent les transactions.

👉 Une demande en baisse
L’inflation et la perte de pouvoir d’achat des ménages ont également contribué à réduire la demande, en particulier dans les zones moins attractives.

Quelles sont les perspectives pour 2025 ?

L’année 2025 devra répondre à des enjeux majeurs pour le secteur immobilier. Le premier concerne les taux d’intérêts. S’oriente t-on vers une stabilisation ou une poursuite de la baisse ? Si les taux d’intérêt se maintiennent à un niveau élevé et que les réglementations continuent à se durcir, le marché pourrait encore reculer.

Plusieurs décisions fiscales clés sont en attente. La réintégration des amortissements en LMNP, attendue dans la prochaine loi de finances, sera déterminante pour les investisseurs. De même, l’augmentation de 0,5 point des frais de notaire pourrait encore alourdir les transactions.

Le marché va t-il enfin voir le retour des acheteurs ? Si des politiques favorables au pouvoir d’achat et à l’accession à la propriété sont mises en place, une reprise progressive est envisageable.

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