La loi « Anti-Airbnb »: adoptée, c’est voté !

Le 7 novembre 2024, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi « Le Meur », également appelée loi « Anti-Airbnb ». Cette nouvelle législation vise à encadrer plus strictement les locations meublées de tourisme pour mieux réguler le marché immobilier en France, en particulier dans les zones à forte tension locative. 

La proposition de loi adoptée est donc devenue la loi n° 2024-1039 du 19 novembre 2024 visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale.

Loi Anti-Airbnb votée à l'Assemblée Nationale

 1. Modifications des Abattements Fiscaux pour les Revenus Locatifs

L’un des points majeurs de cette loi est la réduction des abattements fiscaux applicables aux revenus locatifs déclarés sous le régime micro-BIC.

📌Abattement pour les meublés classés et chambres d’hôtes : L’abattement fiscal passe de 71% à 50% pour les revenus locatifs annuels jusqu’à 77 700 euros (contre 188 700 euros auparavant).

📌Abattement pour les meublés non classés : L’abattement fiscal est réduit de 50% à 30% pour les revenus locatifs annuels limités à 15 000 euros (contre 77 700 euros aujourd’hui).

Ces nouveaux taux entreront en vigueur pour les revenus perçus à partir de 2025. Les revenus de 2024 restent soumis aux taux actuels.

 

2. Exigences de Performance Énergétique pour les Meublés de Tourisme

La loi introduit des exigences en matière de performance énergétique pour les meublés de tourisme dans les zones tendues.

🗓️ À partir de 2025, tout logement proposé à la location meublée de tourisme devra avoir un diagnostic de performance énergétique (DPE) classé au moins F.

🗓️ Dès 2028, les logements devront justifier d’un DPE de classe E ou supérieure.

Les résidences principales et les biens situés en Outre-mer sont exclus de cette obligation. En cas de non-respect de ces règles, le propriétaire peut être sanctionné par une amende allant jusqu’à 5 000 euros.

Du conseil et de l'accompagnement inclus

Découvrez notre logiciel de gestion locative super cool avec une ergonomie et une fluidité d’utilisation inégalées. Vous bénéficiez également de conseils d’experts au quotidien pour toutes vos questions.

3. Pouvoirs Accrus pour les Maires : Règlementation des Locations Touristiques

Cette loi confère aux maires de nouveaux moyens pour contrôler et limiter les locations meublées de tourisme dans leur commune.

📌Enregistrement obligatoire en mairie : Toutes les mises en location de meublés de tourisme, qu’il s’agisse de résidences principales ou secondaires, devront être déclarées et enregistrées en mairie.

📌Amendes renforcées : Les maires peuvent désormais imposer deux nouvelles amendes, jusqu’à 10 000 euros en cas de défaut d’enregistrement et jusqu’à 20 000 euros en cas de fausse déclaration ou de faux numéro d’enregistrement.

📌Quotas et secteurs réservés : Les communes comptant plus de 20% de résidences secondaires ou appliquant la taxe annuelle sur les logements vacants pourront définir des quotas d’autorisations pour les meublés de tourisme. Les maires pourront également délimiter des zones dans le PLU pour privilégier la construction de résidences principales.

📌Limitation de la durée de location : Les communes pourront désormais restreindre la durée de location des résidences principales à 90 jours par an (contre 120 jours actuellement).

📌Changement d’usage : Dans les communes disposant d’un règlement de changement d’usage, ce dispositif pourra être élargi à tout local ne relevant pas de l’usage d’habitation.

 

4. Réforme des Règlements de Copropriété : Simplification pour Interdire la Location Courte Durée

Cette loi facilite la modification des règlements de copropriété pour restreindre la location courte durée.

📌Majorité des deux tiers (2/3) : Dans les copropriétés ayant une clause « d’habitation bourgeoise » (permettant l’habitation et les activités libérales mais interdisant les activités commerciales), une majorité des deux tiers des copropriétaires suffira pour interdire la location courte durée. Actuellement, cette décision nécessite l’unanimité.

📌Nouveaux règlements de copropriété : Tout nouveau règlement devra inclure une mention précisant si les locations en meublé de tourisme sont autorisées ou non dans la copropriété.

Les propriétaires devront informer le syndic en cas de déclaration préalable de transformation de leur logement en meublé de tourisme.

 

La loi « Le Meur » ou « Anti-Airbnb » marque une étape décisive pour le marché des locations meublées de tourisme en France. Elle introduit des contraintes fiscales, des exigences de performance énergétique et un contrôle accru des communes pour limiter la pression sur le marché locatif traditionnel. Les propriétaires de biens en meublé de tourisme devront se préparer à ces nouvelles règles pour rester en conformité et éviter de lourdes sanctions.

Pour en savoir plus : cliquez ici 👈

Share the Post:

Articles similaires

réforme DPE 2026 electricité

Réforme du DPE 2026 : les logements chauffés à l’électricité revalorisés

La réforme du DPE annonce t’elle la fin des passoires énergétiques ?
La réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), annoncée par le Premier Ministre François Bayrou dans un communiqué de presse du 09 juillet 2025, est prévue pour entrer en vigueur le 1er janvier 2026

Cette réforme constitue un bouleversement majeur pour les propriétaires, bailleurs et investisseurs immobiliers.

Destinée à corriger une inéquité dans le mode de calcul du DPE, cette évolution va reclasser une part importante des logements chauffés à l’électricité, jusqu’alors défavorisés par un coefficient d’énergie primaire trop pénalisant.

Environ 850 000 logements sortiront ainsi des classes F et G sans travaux. Pour les investisseurs et bailleurs, cette réforme constitue une opportunité de valorisation de leur patrimoine, tout en allégeant certaines obligations de rénovation.

Lire la suite
saisie salaire locataire

Une nouvelle procédure de saisie du salaire du locataire en cas d’impayé ?

Une nouvelle procédure contre les impayés ?
Depuis plusieurs semaines, une rumeur enfle dans les médias et sur les réseaux sociaux : une prétendue loi permettrait de saisir immédiatement le salaire d’un locataire mauvais payeur sans passer par un juge.

Cette idée est trop belle pour être vraie. Oui, une réforme est entrée en vigueur le 1er juillet 2025, mais elle ne supprime pas l’étape judiciaire ; elle la déplace simplement. Ce texte réorganise la saisie des rémunérations, anciennement dénommée « saisie sur salaire », en confiant la charge du dossier à un commissaire de justice plutôt qu’au greffe du tribunal.

Mieux vaut donc faire le point sur ce qui change vraiment, et sur ce qui reste exactement comme avant.

Lire la suite