Qu’est ce que le bail mobilité ?

On vous a parlé du bail mobilité mais ce type de bail vous est parfaitement inconnu. Vous vous demandez comment il fonctionne et quelles sont les règles du bail mobilité ? On vous explique tout.

Qalimo règles bail mobilité

Le bail mobilité est un contrat de location récent, créé en 2018, destiné à répondre aux besoins spécifiques de locataires ayant des situations professionnelles ou académiques temporaires.

Il s’agit d’un contrat de courte durée pour la location d’un logement meublé, conçu pour offrir flexibilité et simplicité tant aux propriétaires qu’aux locataires.

Qu’est-ce que le bail mobilité ?

Le bail mobilité est un contrat de location de courte durée, exclusivement réservé aux logements meublés.

Contrairement aux baux traditionnels, il est conçu pour des périodes allant d’un mois à dix mois, sans possibilité de renouvellement ni de reconduction tacite. Ce type de bail est idéal pour les personnes en formation, en mission professionnelle temporaire, ou encore pour les étudiants.

Points communs avec les autres types de baux

Le bail mobilité partage plusieurs caractéristiques avec d’autres types de baux, notamment :

  • État des lieux obligatoire : Un état des lieux d’entrée et de sortie doit être réalisé.
  • Dossier de diagnostics techniques (DDT) : Ce dossier, comprenant notamment les diagnostics de performance énergétique (DPE) et l’état des risques, est obligatoire.
  • Interdiction de certaines clauses : Comme pour les autres baux, certaines clauses sont interdites, telles que l’interdiction de détenir un animal ou d’héberger des personnes.
  • Normes de décence et de sécurité : Le logement doit respecter les normes de décence, y compris les interdictions concernant les passoires énergétiques.
  • Colocation possible, sous-location interdite : La colocation est permise sous certaines conditions, mais la sous-location est strictement interdite.
  • Cautionnement possible : Un garant peut être exigé, sous réserve des conditions spécifiques applicables aux personnes morales.
  • Meubles obligatoires : Le logement doit comporter les meubles et équipements obligatoires pour tout bail meublé.

À qui s’adresse le bail mobilité ?

Le bail mobilité est destiné à certaines catégories de locataires spécifiques. À la date de prise d’effet du bail, le locataire doit être dans l’une des situations suivantes :

  • En formation professionnelle
  • En études supérieures
  • En contrat d’apprentissage
  • En stage
  • En engagement volontaire dans le cadre d’un service civique
  • En mutation professionnelle
  • En mission temporaire dans le cadre de son activité professionnelle

Quel type de logement est éligible ?

Le logement loué dans le cadre d’un bail mobilité doit être :

  • Décent : Il doit respecter les critères de décence, notamment en termes de surface habitable (minimum 9 m²), équipements, consommation énergétique, et absence de nuisibles.
  • Meublé : Le logement doit être équipé de meubles essentiels, comme une literie avec couette, des rideaux ou volets dans les chambres, des plaques de cuisson, un réfrigérateur, de la vaisselle, des ustensiles de cuisine, etc.

Le contenu du bail

Le contrat de bail mobilité doit contenir certaines mentions obligatoires, notamment :

  • La durée du contrat : Conformément à l’article 25-14, précisant que la durée est comprise entre un et dix mois.
  • Le motif justifiant l’utilisation du bail mobilité : Conformément à l’article 25-12.
  • Mention spécifique : Informant le locataire que le contrat est un bail mobilité, et que le bailleur ne peut exiger de dépôt de garantie.

En l’absence de ces mentions, le contrat pourrait être requalifié en bail meublé classique.

Le dépôt de garantie et les cautions/garants

Le bail mobilité présente une particularité notable : aucun dépôt de garantie ne peut être exigé par le bailleur.

Toutefois, un cautionnement est possible. Si le bailleur est une personne morale autre qu’une société civile constituée entre parents et alliés jusqu’au quatrième degré inclus, le cautionnement ne peut être demandé que dans certaines conditions, par exemple si le locataire est un étudiant non boursier. Le bail mobilité est également compatible avec le dispositif Visale, qui offre une garantie locative gratuite pour le locataire.

Le loyer et les charges

  • Loyer : Le loyer est librement fixé par le bailleur mais ne peut être révisé en cours de bail. Il doit toutefois respecter les règles d’encadrement des loyers, notamment dans les zones tendues.
  • Charges locatives : Elles sont récupérées sous la forme d’un forfait, qui ne peut donner lieu à une régularisation ultérieure, contrairement aux baux meublés classiques où les charges peuvent être provisionnées.

La fin du bail

Le bail mobilité est conclu pour une durée allant de un à dix mois. Il n’est ni renouvelable ni reconductible, bien qu’il soit possible de modifier une fois la durée initiale par avenant, sans dépasser la durée maximale de dix mois.

Résiliation par le locataire

Le locataire peut résilier le bail à tout moment, en respectant un préavis d’un mois. Le congé doit être notifié par lettre recommandée avec avis de réception, par acte d’un commissaire de justice, ou remis en main propre contre récépissé. Le préavis commence à courir dès la réception de la notification.

Fin de contrat

À l’expiration du bail, le locataire doit libérer le logement. Le propriétaire n’a pas de formalités particulières à accomplir, mais il peut envoyer un courrier pour organiser l’état des lieux de sortie et la restitution des clés.

Le bail mobilité constitue une option de location flexible, répondant aux besoins spécifiques de certains locataires tout en offrant une certaine sécurité aux propriétaires.

Share the Post:

Articles similaires

Loyer impayé : un locataire peut-il suspendre son paiement de lui-même ?

Un locataire peut-il décider seul d’arrêter de payer le loyer ?

Le contrat de location impose des obligations réciproques au bailleur et au locataire. Le propriétaire met un bien immobilier à disposition, tandis que le locataire s’engage à verser un loyer et des charges mensuelles. Ce principe fondamental, inscrit dans l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989, ne souffre, en apparence, aucune exception.

Pourtant, dans certaines situations, notamment lorsque le logement présente de graves désordres (humidité persistante, absence de chauffage, insalubrité manifeste), une tension peut émerger. Le locataire, estimant que ses conditions de vie ne respectent pas le contrat, peut être tenté de suspendre le paiement du loyer afin de faire réagir le propriétaire. Une forme d’autodéfense économique, qui peut sembler logique… mais qui se heurte à un cadre juridique rigide.

Lire la suite
L'encadrement des loyers bientôt étendu à toutes les zones tendues ?

Vers une généralisation de l’encadrement des loyers ?

Alors que l’encadrement des loyers semblait cantonné à quelques grandes métropoles, les dernières recommandations parlementaires pourraient bien bouleverser la donne. Une mission « flash » lancée en juin 2025 par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale vient de rendre son rapport. Son objectif : évaluer les effets du dispositif d’encadrement des loyers instauré par la loi ELAN de 2018, et proposer des ajustements en vue de sa potentielle pérennisation.

Si vous vous demandez ce qu’est une zone tendue, notre article vous décrypte tout.

Le constat est clair : les rapporteurs estiment que le dispositif est utile, efficace, et mérite non seulement d’être maintenu, mais aussi d’être largement étendu. Une perspective qui suscite des réactions contrastées, notamment du côté des bailleurs et investisseurs. Que contient vraiment ce rapport ? Et surtout, que pourrait-il changer pour les propriétaires en location longue durée ? Décryptage.

Lire la suite