Audit énergétique : nouvelle obligation pour les vendeurs

Audit énergétique obligatoire pour la vente de certains biens. L’audit énergétique est une création issue de la loi Climat et Résilience du 22 août 2021. Son entrée en vigueur était initialement prévue à partir du 1er septembre 2022, mais elle a été reportée au 1er avril 2023. Après les restrictions relatives à la location des biens dits « passoires énergétiques  » (retrouvez notre article sur le sujet ici), il s’agit de la prochaine échéance sur le calendrier 2023.

Quels sont les biens concernés ?

  • Les maisons individuelles
  • Les immeubles comprenant plusieurs logements à usage d’habitation en monopropriété
  •  

À partir du 1er avril 2023, cette obligation va concerner uniquement les logements d’habitations appelés « passoires thermiques », c’est à dire ceux classées F ou G dans le diagnostic de performance énergétique (DPE). Par ailleurs, l’audit énergétique concerne les biens dont la promesse de vente ou le compromis de vente, ou à défaut l’acte authentique de vente, est signé à partir du 1er avril 2023.

L’audit sera ensuite étendu aux logements classés E au DPE à partir du 1er janvier 2025, puis à ceux classés D à partir du 1er janvier 2034.

 

Qui réalise l’audit Energétique ?

Pour les immeubles en monopropriété à usage d’habitation qui contiennent plusieurs logement, les professionnels habilités à réaliser l’audit énergétique sont  :

  • les bureaux d’études « Audit énergétique des bâtiments (tertiaires et/ou habitations collectives) » (qualification OPQIBI 1905) ;
  • les sociétés d’architectures et architectes inscrits à l’ordre et ayant suivi une formation ;

Pour les maisons individuelles, les professionnels aptes à réaliser l’audit énergétique sont :

  • les bureaux d’études et entreprises qualifiés « Audit énergétique en maison individuelle » (qualification OPQIBI 1911) ;
  • les entreprises certifiées « RGE offre globale » ;
  • les diagnostiqueurs immobiliers certifiés (attestation délivrée par un organisme de certification, obligatoirement jointe à leur audit).
  •  

Que Contient L’audit Énergétique ?

Il prévoit des suggestions de travaux à effectuer pour améliorer la performance énergétique du bien immobilier concerné. Comme pour le DPE, l’audit énergétique va prévoir a minima deux scénarios de travaux à effectuer afin que les logements classés F ou G puissent être classés en C, ou que ceux classés E ou D puissent être classés B. Sauf exception, le premier scénario de travaux doit pouvoir permettre de gagner au moins une classe sur le DPE, et atteindre au minimum la catégorie E.

L’audit doit être remis, dès la première visite du bien, au futur acquéreur. L’audit doit également être annexé au compromise de vente ou à la promesse de vente.

Cet audit comprend notamment :

  • un état des lieux global du bien comportant les indications sur les équipements de chauffage, de production d’eau chaude, de ventilation, de refroidissement, d’éclairage, et plus largement ses caractéristiques thermiques ;
  • une estimation de la performance du bâtiment, s’appuyant le DPE ;
  • des propositions de travaux permettant d’atteindre l’amélioration souhaitée.
  • l’estimation des économies d’énergie qui en résulte ;
  • l’estimation de l’impact théorique des travaux proposés sur la facture d’énergie sous la forme d’une fourchette d’économie de coûts ;
  • l’estimation du montant des travaux ;
  • l’indication des principales aides financières éligibles
  •  

Il n’est pas obligatoire pour le vendeur de réaliser les travaux préconisés sur l’audit énergétique. Son rôle est purement informatif et sert de « contrôle technique approfondie » du bien. L’objectif est d’informer le futur acquéreur, afin qu’il puisse intégrer ces travaux nécessaires à la rénovation énergétique du bien dans son projet d’achat.


Audit énergétique obligatoire
Share the Post:

Articles similaires

L'encadrement des loyers bientôt étendu à toutes les zones tendues ?

Vers une généralisation de l’encadrement des loyers ?

Alors que l’encadrement des loyers semblait cantonné à quelques grandes métropoles, les dernières recommandations parlementaires pourraient bien bouleverser la donne. Une mission « flash » lancée en juin 2025 par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale vient de rendre son rapport. Son objectif : évaluer les effets du dispositif d’encadrement des loyers instauré par la loi ELAN de 2018, et proposer des ajustements en vue de sa potentielle pérennisation.

Si vous vous demandez ce qu’est une zone tendue, notre article vous décrypte tout.

Le constat est clair : les rapporteurs estiment que le dispositif est utile, efficace, et mérite non seulement d’être maintenu, mais aussi d’être largement étendu. Une perspective qui suscite des réactions contrastées, notamment du côté des bailleurs et investisseurs. Que contient vraiment ce rapport ? Et surtout, que pourrait-il changer pour les propriétaires en location longue durée ? Décryptage.

Lire la suite
Notaire condamné manquement conseil fiscal

Responsabilité du notaire pour défaut d’information fiscale

La sécurité juridique des transactions immobilières repose largement sur la qualité et la régularité des actes notariés. Pourtant, la Cour de cassation rappelle régulièrement que ces actes ne sont pas à l’abri d’une remise en cause lorsqu’ils souffrent d’un vice.

L’arrêt rendu par la Première chambre civile le 28 mai 2025 (n° 23-18.737) illustre parfaitement cette exigence, en confirmant la responsabilité d’un notaire pour défaut de conseil fiscal. Pour les bailleurs et investisseurs immobiliers, cette décision est riche d’enseignements pratiques : elle montre que la vigilance doit être de mise, même lorsque l’on s’appuie sur un professionnel réputé pour sécuriser ses opérations.

Lire la suite